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Documenter, motiver, générer des connaissances: le triple effet des monitorages

Édition n° 93
Jui.. 2012
Programmes nationaux de prévention

Durabilité des programmes nationaux. Les monitorages suivant l’achèvement d’un programme national ne servent pas seulement à documenter et à informer, mais aussi à motiver à poursuivre les projets entamés. Tel est le résultat du rapport de synthèse du monitorage des effets à long terme du Plan d’action Environnement et santé (PAES).

Une ambition centrale des programmes nationaux qui s’adressent aux régions est l’ancrage et l’effet durables des activités initiées après la fin du programme. Est-ce le cas en pratique? Difficile de répondre, faute de documentation suffisante. La plupart du temps, l’impact n’est analysé que pendant le programme et peu après son achèvement. Les choses sont différentes avec le Plan d’action Environnement et santé (PAES). Ce plan d’action a été conduit entre 2001 et 2006 dans les régions-pilotes de Crans-Montana (VS), de Thal (SO) et de Telli Aarau (AG). Une fois le plan achevé, les évolutions dans les trois régions ont été observées pendant encore cinq ans. Le monitorage-pilote a dégagé deux points positifs: il a livré des résultats réjouissants sur le succès à long terme du PAES, et permet de conclure que déjà le fait d’avoir installé le monitorage a aidé à parvenir à ces résultats positifs.

Effets durables du programme
L’objectif du PAES était de motiver la population à adopter un comportement plus respectueux de sa santé et de son environnement et d’améliorer la situation dans les régions en matière de santé et d’environnement. Les points centraux étaient la mobilité (Crans-Montana), la nature (Thal) et l’habitat (Telli Aarau). Le rapport d’expériences de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) «10 ans de santé & environnement» a conclu, en 2007, que les régions-pilotes avaient majoritairement atteint leurs objectifs durant le plan de cinq ans. Pour garantir la durabilité des acquis, l’OFSP a invité précocement les régions-pilotes à montrer comment elles voulaient poursuivre les activités régionales, après l’achèvement du plan. Un monitorage a ensuite permis de suivre l’impact de ces activités. Il a souligné que les régions pilotes ont continué de se développer pendant les cinq années après l’achèvement du programme en grande partie dans l’esprit du PAES et que le programme a pu développer un effet durable. Les trois régions ont ainsi poursuivi leur chemin vers un développement durable. La région de Crans-Montana, par exemple, a ancré ses objectifs de mobilité douce et d’écotourisme dans un plan directeur de développement. Les régions sont également parvenues à modifier les situations de manière à soutenir un comportement promoteur de santé et respectueux de l’environnement. Le développement régional de Thal a été orienté de manière à pouvoir renforcer l’écotourisme et la production régionale. Thal est aujourd’hui un parc naturel d’importance nationale. L’extension des réseaux régionaux nés pendant le PAES a également été pérennisée dans les trois régions. C’est ainsi qu’Aarau a intensifié la mise en réseau avec la ville au sein du quartier. En revanche, l’ambition principale du PAES, d’associer la promotion de la santé au respect de l’environnement, n’a pas toujours été réalisée. L’aspect santé a souvent été éclipsé par d’autres aspects du développement durable.  

Les monitorages sont une bonne chose
Les régions-pilotes du PAES montrent qu’un monitorage, après l’achèvement du programme, est une bonne chose, pour plusieurs raisons. Premièrement, il permet de montrer que les investissements fédéraux sont rentables à long terme dans une région. Une évaluation conduite au moment où le programme s’achève est rarement en mesure de démontrer de grands effets, car souvent les actions entreprises nécessitent du temps pour déployer leur plein effet. Un monitorage à long terme permet donc de montrer les changements et les effets atteints durablement. Deuxièmement, le monitorage n’est pas uniquement un instrument d’enquête, mais aussi une mesure d’intervention: il est la preuve, pour les régions, que la Confédération en tant qu’ancienne direction de programme s’intéresse toujours à ce qui se passe et se fait sur ses territoires. Cet intérêt est motivant pour poursuivre les efforts entrepris. Troisièmement, ce type de monitorage est une source d’informations importante pour des programmes futurs. Il montre quels sont les facteurs de succès d’un programme fédéral induisant un effet durable, et comment la Confédération et les régions peuvent influencer les conditions-cadres. Le monitorage est donc un moyen important pour ancrer durablement les activités de l’Etat. Lors d’un atelier organisé en 2011, les participants au PAES ont recommandé de considérer les monitorages comme faisant définitivement partie intégrante du cycle du programme.

Autres informations
Rapport de synthèse du monitorage sur les effets à long terme du Plan d’action Environnement et santé (PAES) dans les anciennes régions pilotes Crans-Montana, Thal et Aarau (en allemand uniquement) http://www.bag.admin.ch/evaluation/01759/02074/02336/index.html?lang=de

Contact

Markus Weber, responsable suppl. du Service Evaluation et recherche, markus.weber@bag.admin.ch

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